Fleurs ou Fruits de cannabis ?
Catégories : Science
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que dit la science : FRUITS OU FLEURS DE CANNABIS ?

Cet article a été rédigé suite à la lecture et l’agrégation d’articles scientifiques, les informations qui s’y trouvent ne sont pas figées dans le temps et ne doivent pas être votre seule source d’information.

Le monde du cannabis est extrêmement riche, son lexique est très large et en même temps trop faible, parfois ambigu, voir même incohérent.[1]Le manque de consensus et de base scientifique solide, empêche l’épanouissement du cannabis.

S’il existait une nomenclature suffisamment robuste, beaucoup d’encre serait économisée. Nous pensons particulièrement aux domaines scientifique, juridique et politique où les mots que l’on utilise ont une extrême importance. Utiliser un jargon unique approuvé par des experts permettrait de réduire les zones d’ombre et leurs répercussions.

I] Pourquoi existe-t-il un lexique si large ?

S’il existe un lexique aussi large, c’est en partie à cause du tabou et de l’interdit dont le cannabis a été victime :

 

Toute langue possède une dimension argotique ; en effet, toute société humaine fonctionne avec des interdits, des tabous, entre autres, d’ordre social, politique, religieux, moral, qui sont véhiculés par la (ou les) forme(s) légitimée(s) de la langue. Comment peut-il être dès lors imaginé une société au sein de laquelle aucune personne, aucun groupe ne chercherait à se doter de moyens pour contourner ces interdits et ces tabous, ne serait-ce que par transgression langagière ? De telles pratiques sociales et langagières constituent les foyers les plus actifs nécessaires à l’émergence de formes argotiques, qui sont elles-mêmes autant de preuves des stratégies d’évitement, de contournement des interdits et tabous sociaux mises en œuvre par les locuteurs, les groupes de locuteurs qui produisent de telles formes. Une contre-légitimité linguistique peut ainsi s’établir.

Goudailler(2002)[2]

Mais ce large lexique est également dû à l’immensité des possibilités qu’offre le plant de cannabis : Alimentation, construction, papier, vêtement, accessoires, usage médical, usage récréatif, usage bien-être…

 

Ii] les sommités du plant de cannabis

Aujourd’hui nous abordons spécifiquement le sujet des sommités du plant de cannabis. La Convention unique sur les stupéfiants du 30 mars 1961 convoquée par l’ONU exposait déjà à l’époque les deux possibilités :

« Le terme “cannabis” désigne les sommités florifères ou fructifères de la plante de cannabis (à l’exclusion des graines et des feuilles qui ne sont pas accompagnées des sommités) dont la résine n’a pas été extraite, quelle que soit leur application. »

Convention unique sur les stupéfiants 1961[3]

Riboulet nous explique dans son article de 2020[1] que lorsque l’on parle des sommités de cannabis on explique souvent qu’il faut les récolter à maturité, or les fleurs ne maturent pas, elles flétrissent. Suite au flétrissement, les fleurs se transforment en fruits pour ensuite donner des graines, or la littérature scientifique suggère que le meilleur moment pour récolter les graines est également le meilleur moment pour obtenir le plein potentiel de cannabinoïdes dans les sommités. Puisque dans les sommités de cannabis, les graines n’apparaissent pas après le cycle naturel du flétrissement des fleurs, nous nous éloignons encore du terme de fleurs.

Dans ce même article de 2020[1], nous lisons que des scientifiques ont observé le développement de fruits provenant de fleurs femelles non fécondées, ils ont appelé ce mécanisme la parthénocarpie (Noll, 1902 ; Gustafson, 1942 ; Stern, 1997). La littérature scientifique met en avant que plusieurs mécanismes sont capables de provoquer le développement de fruits sans graines, mais seuls ceux qui sont le résultat de l’absence de stimuli de fécondation via les ovules sont dits parthénocarpiques.

Ces observations nous incitent à penser que les sommités du plant de cannabis pourraient être des fruits et non des fleurs. De plus, puisque le plant de cannabis a la capacité de produire des fruits avec ou sans graines, il serait plus juste de dire que le plant de cannabis est potentiellement une plante parthénocarpique (Koltunow et al., 2002).

D’ailleurs, il est intéressant de noter que la création de graines freine le développement du fruit en s’accaparant des ressources. Tout comme la banane, lorsqu’un fruit parthénocarpique ne produit pas de graine, il est plus savoureux, plus charnu et concernant le cannabis, aura par exemple une plus grande quantité de trichomes.

 Si des graines sont tout de même présentent dans les sommités d’un plant de cannabis normalement « sans graines », cela ferait de ces sommités des « infrutescences partiellement parthénocarpiques ».

III] Conclusion

Chez Remède des Dieux nous préférons nous baser sur le travail scientifique conséquent réalisé par Riboulet en 2020[1]. Voilà pourquoi nous utilisons le terme de fruits parthénocarpiques pour identifier les sommités des plants de cannabis dont les fruits ont maturé sans avoir été pollinisé. Ou encore, plus simplement, le terme de fruit de cannabis pour identifier les sommités des plants de cannabis avec ou sans graines. Dans son travail, Riboulet propose différents termes permettant de simplifier et solidifier le lexique du monde du cannabis. Nous écrirons peut-être d’autres articles à ce sujet.

Sources

1 – Riboulet-Zemouli K. ‘Cannabis’ ontologies I: Conceptual issues with Cannabis and cannabinoids terminology. Drug Science, Policy and Law. January 2020. doi:10.1177/2050324520945797

2 – Goudailler Jean-Pierre, « De l’argot traditionnel au français contemporain des cités », La linguistique, 2002/1 (Vol. 38), p. 5-24. DOI :10.3917/ling.381.0005.

3 – https://www.incb.org/

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