Pourquoi nous ne vendons pas d’Amnesia ou de WHITE WIDOW?
Cet article a été rédigé suite afin d’exposer notre positionnement vis-à-vis de cette question souvent soulevée.
I] Légalité et objectivité
Les noms commerciaux
Comme leur nom l’indique, ils sont utilisés à but marketing. Il n’existe pas d’encadrement particulier concernant l’appellation des sommités du cannabis. Il est possible de faire ce que l’on veut, sauf si l’on utilise des appellations/marques protégées par le droit.
Le problème soulevé
Vendre une sommité de cannabis à dominance CBD en lui donnant un nom de cannabis à dominance Thc tout en lui collant en argumentaire le descriptif et les effets imputables à son génotype/phénotype est pour le moment légal. On est dans le cadre de la dénomination fantaisie.
Il n’existe pas à notre connaissance de graine à dominance CBD donnant des sommités de cannabis testées sous les 0.30% de thcTOT descendant directement du cannabis à dominance THC. De très nombreuses manipulations doivent être réalisées pour obtenir une génétique stable qui sera généralement entre 0.30 et 1% de THCtot. Une hybridation plus ou moins poussée va chambouler la génétique. Il est possible de conserver ou de développer un profil de terpène ressemblant à certaines variétés du cannabis à dominance THC, mais on ne fera pas de miracles. Il sera encore plus compliqué de respecter les propriétés de la génétique si la sommité doit être en partie rincée pour la rendre légale.
NB: Dire que « x » sommité à dominance CBD est une « sativa » parce que la génétique à dominance THC en est une est un flagrant syllogisme. Dire qu’en plus elle vous donnera de l’énergie et le sourire, est un flagrant délit de fausses allégations thérapeutiques.
II] un manque de respect
Un verre d’eau avec du sirop à la pomme, même s’il est excellent, ne se vendra pas sous le nom commercial « jus de pomme ». Les jus de pommes qui ne sont pas 100% pur jus doivent afficher explicitement « à base de… ». Il n’y a pas de produits « meilleur qu’un autre », les goûts sont subjectifs et dépendent du client. Le tout est de garantir au produit d’être mis en avant à sa juste valeur et ainsi permettre le respect et l’amélioration continue des acteurs et process liés au cycle complet de la fabrication de celui-ci.

Envers le cannabis
A nos yeux, ce n’est pas en achetant un cocktail de terpène avec le nom d’une génétique du monde du THC que l’on peut en usurper son nom et ses propriétés, il serait plus juste d’écrire « saveur Amnésia » plutôt que seulement « Amnésia ». Ce n’est pas parce que nous avons trouvé une génétique ayant un profil de terpène citronné que l’on peut la nommer “Super Lemon Haze”. La plupart des génétiques exceptionnelles à dominance CBD sont issues d’un long travail de passionné, elles n’ont pas forcément de noms officiels et sont très souvent (re)nommées “commercialement” pour plaire à l’acheteur.

Envers le client
A nos yeux, en plus de manquer de respect au cannabis, cette stratégie marketing manque de respect envers le client. Ce n’est pas en disant au client ce qu’il veut entendre qu’on lui rend service. Qu’il aime ou non le produit nommé commercialement, cela biaisera son expérience et sa connaissance au regard du cannabis. Il aura eu un bon ou mauvais “produit”, mais pas un bon ou mauvais “cannabis”.

envers le producteur
Cela nous apparaît également comme un manque de respect envers les producteurs qui savent qu’ils ne peuvent pas fournir légalement ces « fantasmes ». Ils reçoivent des demandes toujours plus exotiques et se focalisent sur une réponse suffisante à ces demandes utopiques au lieu d’améliorer la qualité authentique d’un cannabis sans artifices. A quoi bon faire de la qualité si ce que le marché veut c’est de la quantité à pas cher qui peut être modelé en fonction des envies du client final…
IV] la crédulité
A nos yeux, utiliser la crédulité des clients est une grosse prise de risque. C’est peut-être en partie grâce aux mythes et légendes formés par le tabou causé par l’illégalité du monde du cannabis à dominance THC que l’on trouve autant de crédulité au sein du monde du cannabis à dominance CBD. Le client veut de la Diesel, pas de soucis, il existe un cocktail Diesel, il suffit de le commander et le client aura sa Diesel avant la fin de semaine. Heureusement que la plupart des clients n’aient pas été cultivateurs ou n’aient pas de curiosité scientifique trop poussée au sujet du cannabis. Il aurait été impossible de créer cette gigantesque bulle de boniments.
V] Conclusion
Aujourd’hui rare sont les shops à ne pas proposer d’Amnesia, de White Widow, de Lemon Haze, de Nothern Light… Utiliser des noms « connus » pour vendre des produits est devenu une technique commerciale assez banale et à la portée de tous.
-> Est-ce que l’argent vaut la peine de fragiliser et dénaturer le cannabis à ce point ?
-> Quand bien même le client apprécie le « faux », est-ce vraiment lui rendre service que d’abuser de sa crédulité ?
-> Est-ce que ce mode de consommation/commercialisation vous semble garantir un avenir pérenne pour le monde du cannabis ?
Peut-être vaudrait-il mieux déjà s’entraîner à faire des pirouettes ou à l’art du « quick change » en prévision du jour où cette bulle éclatera…